Raconter une histoire

Pourquoi la seconde main ? Je pouvais difficilement commencer ce blog par un autre sujet, sachant que vous vous trouvez sur ma brocante en ligne.

Avant de tomber amoureuse des brocantes et de la seconde main en général, j’ai toujours aimé la décoration. Je pouvais passer des heures dans les grandes enseignes que l’on connaît tous, et hors de question de rater l’étage et ses différentes expositions ! J’ai toujours aimé regarder comment les couleurs étaient associées entre elles, les différentes matières, les dernières tendances, …

Je pense que ce que j’aimais au-delà du simple aspect décoratif, c’était de me raconter des histoires : qui vit dans cette chambre à la couette jaune et aux rideaux orange, qu’est-ce qu’elle fait, est-ce qu’elle est contente de rentrer chez elle, je pense que oui, c’est chaleureux ici, on s’y sent bien, est-ce qu’elle télétravaille, j’espère pour elle, c’est tellement beau !

Petite, ma chambre racontait une histoire, même plus que ça : mon histoire. J’ai toujours été adepte du maximalisme, ça je ne l’ai jamais perdu, et mes murs étaient recouverts de posters ou de dessins. Je pense qu’il n’y avait pas 1cm² de mur vierge dans cette chambre d’enfant, qui a su évoluer chaque année et pendant l’adolescence (toujours beaucoup de posters mais plus de beaux gosses). Ma chambre, c’était moi. En rentrant dans cette pièce, on savait exactement ce que j’aimais, ce que je pensais, les musiques que j’écoutais, les films que je regardais. Je m’y sentais bien parce que je l’avais façonné à mon image. Il y avait toujours une nouvelle chose à découvrir, sauf qu’il y avait déjà tellement d’informations visuelles que j’étais la seule à le savoir. Quand ma mère rentrait dans ma chambre, je lui disais « tu as vu mon nouveau poster ? » et elle mettait plusieurs minutes avant de le trouver.

En grandissant, je n’ai jamais perdu ça, j’ai continué de raconter des histoires dans mes différents appartements. Puis, la seconde main est apparue dans ma vie.

Je crois que ça a commencé par les vêtements, les friperies, j’ai découvert l’euphorie de tomber sur des pépites qu’on n’a pas cherchées et auxquelles on doit dire adieu rapidement dans la cabine d’essayage parce qu’il n’y a qu’une seule taille et ce n’est pas la nôtre.

J’ai mis plus de temps à comprendre que si je pouvais m’habiller en seconde main, peut-être que je pouvais aussi décorer mon appartement avec de la seconde main. Les brocantes, les sites de revente, les ressourceries, tout ça je l’ai découvert avec le temps et avec un esprit d’explorateur assoiffé.

Tout ce que je vivais enfant dans les grands magasins de décoration, je le ressens à nouveau dans ces grands hangars mal chauffés à l’allure de caverne d’Ali Baba, où il faut fouiller, se montrer patient, et en plein cagnard ou sous la pluie dans des vide-greniers, ou alors en passant des heures sur mon téléphone à chercher la pépite qui ensoleillera ma journée.

J’aime ne pas savoir ce que je vais trouver, j’aime faire confiance à mon œil avisé pour savoir que la forme de ce vase ira parfaitement avec la couleur de ma nappe, j’aime associer des choses qui ne vont pas forcément ensemble mais qui racontent une histoire.

Les fonds de placards de nos grands-parents regorgent de mille et unes merveilles, et elles prennent une toute nouvelle valeur quand on demande d’où ça vient, de quand ça date, pourquoi l’avoir gardé dans ce placard au lieu de le jeter, et que la réponse commence par un rêveur : « Oh, ça… ». Ce « oh, ça », c’est la promesse d’un souvenir, l’un de ceux qui fait partie de notre mémoire sans qu’on le sache encore.

Les brocantes sont remplies de souvenirs et chaque objet a une histoire à nous raconter. Alors parfois, souvent même, on ne sait pas d’où vient l’objet, il a été transporté de-ci, de-là, acheté par-ci, par-là, mais l’histoire elle est là et il ne tient qu’à nous d’en écrire le nouveau chapitre. Pour qu’à notre tour, on nous demande : « j’adore cet objet, d’où il vient ? » et qu’on puisse répondre, rêveur : « Oh, ça… ».

Je vois la brocante comme une chasse aux trésors dont je peux repartir triomphale ou bredouille. Le premier sentiment est enivrant, je suis si heureuse quand j’ai un coup de cœur, j’inspecte l’objet sous toutes ses coutures, je le tourne dans tous les sens, ravie, béate, comblée. C’est un moment qu’à moi, qui appartient à mon palmarès personnel de dénichage de pépites, et je peux le cocher sur ma liste. A l’inverse, repartir bredouille fait partie du jeu et ne me dérange plus tant que ça. D’ailleurs, ça rend les autres moments d’autant plus magiques.

Après avoir entièrement redécoré mon appartement meublé (c’est un autre sujet que j’aborderais très prochainement : comment se sentir chez soi dans un meublé), j’ai ressenti une certaine frustration. Je voulais continuer à chiner mais j’étais triste de repartir les mains vides car je n’avais plus la place pour rien.

A germé dans ma tête l’idée de La Bibeloteuse : toutes mes passions, mes idées, peut-être pourrais-je les façonner pour créer ma petite entreprise, quelque chose à mon image, qui me ressemble et m’anime ? La brocante en ligne s’est imposée à moi de manière assez simple : j’aime chiner, je n’en ai plus besoin pour moi, pourquoi pas pour les autres ? Peut-être pourrais-je convaincre plus d’une personne de toute la beauté de la seconde main et donner envie de se pencher vers l’authenticité et l’originalité avant de succomber à la tentation des dernières tendances ? Tendances pourquoi d’ailleurs, pour qu’on ait tous la même maison ?

Avec La Bibeloteuse, je veux vous donner l’envie de vous raconter vos propres histoires en chinant pour vous, car je sais très bien qu’on n’a pas tous le temps ni l’envie de faire des vide-greniers.

Ma brocante en ligne, c’est ma nouvelle histoire.

Laissez-moi vous la raconter…

 

Prochain chapitre la semaine prochaine !

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Se sentir chez soi dans un meublé